La plupart des acteurs dans le secteur bancaire attendaient avec beaucoup d’impatience la date officielle du lancement d’Orange Bank, et maintenant, c’est chose faite. Le PDG d’Orange qui n’est autre que Stéphane Richard a affirmé sur le réseau social Twitter que la banque mobile serait lancée le 2 novembre, ce qui est enfin chose faite. Pour information, Orange Bank aurait dû être lancé le 6 juillet dernier.
En France, c’est une première qu’un opérateur téléphone s’engage sur le marché très concurrentiel et en forte croissance des banques 100 % numériques avec comme objectif d’attirer 400 000 clients la première année et 2 millions après 2 ans. C’est une ambition de taille alors que les pionniers sur le marché qui sont présents depuis près d’une dizaine d’années ont du mal à avoir un million de clients. Sur le papier, Orange Bank a de quoi attirer les clients dès son lancement en promettant plusieurs services gratuits et sans condition de revenus ou de dépôts, mais en réalité, l’offre comprend juste un compte courant et un moyen de paiement.
Comme toutes les nouvelles offres de téléphonie mobile, les services vont s’enrichir dépendamment des besoins des clients. Mais Orange Bank a déjà prévu un livret épargne, des crédits à la consommation et des crédits immobiliers. Toutefois, les clients profiteront de 2 innovations majeures : la possibilité de faire des achats directement depuis le smartphone et d’enregistrer les transactions en temps réel sur le compte. Il est possible que la carte ne soit pas utile vu que les transactions se passent depuis le smartphone.
Orange Bank affiche des offres gratuites, mais sous certaines conditions. Pour profiter de la gratuité des offres, il faut utiliser son compte et faire au moins 3 paiements ou retraits mensuels sous peine d’être facturé de 5 euros par mois de frais de tenue de compte. Cela va permettre à l’opérateur de séduire les clients primo-bancarisés et ceux qui veulent faire d’Orange Bank leur banque principale. Toutefois, la banque d’Orange n’a pas encore donné les détails de sa grille tarifaire : les frais d’incidents, les agios, les retraits d’espèces, les commissions de change, les rejets de prélèvement ou de chèque… Ce sont les sources de revenu non négligeable pour tous les établissements bancaires. Mais même si Orange a tous les atouts nécessaires pour attirer comme sa grande base clientèle, son large réseau d’agences de proximité et son réseau de distribution Groupama, un centre de relation clientèle avec l’intelligence artificielle du système Watson d’IBM ainsi que son modèle de distribution phygital, c’est un pari risqué pour cet opérateur qui attend un retour sur investissement d’ici 5 ans. Il faut également savoir que pour le grand public, Orange est seulement un opérateur téléphonique, et 1 client sur 3 est intéressé par l’ouverture d’un compte Orange Bank. Également, la concurrence est rude, plusieurs acteurs sont déjà présents sur le marché et des nouveaux vont arriver. Parmi les acteurs numériques déjà existants, il y a Monabanq, Hello Bank!, Boursorama Banque, BforBank et ING Direct qui sont appuyés par des grandes banques traditionnelles.