C’est officiel ! Google l’a annoncé récemment. A partir de 2020, la firme californienne va commercialiser, auprès des consommateurs américains, un nouveau service : un compte bancaire en ligne. Fort de son partenariat avec la banque Citigroup et l’organisme de crédit Standford Federal, Google se lance dans un marché hautement concurrentiel. Concrètement, comment ce service va fonctionné ? Les utilisateurs de l’application Google Pay, auront la possibilité d’ouvrir un compte bancaire en ligne. Ce compte bancaire sera rattaché à la banque Citigroup.
Google vise la simplicité. Une ouverture de compte rapide, simple, et surtout dématérisalisée. On ignore pour le moment si le service sera gratuit ou non. Le compte bancaire sera très probablement associé à une carte bancaire (de type Mastercard ou Visa), ainsi que des services bancaires digitaux (gestion de compte,…).
Il est peu probable que le service sera disponible, dès son ouverture, aux utilisateurs de Google Pay basés en France. Comme à son habitude, Google testera d’abord le marché dans son marché d’origine, avant de l’étendre ensuite vers l’Europe et l’Asie. Un autre problème risque de se poser car le domaine bancaire est très réglementé, et la législation applicable aux USA est totalement différente de celle applicable en Europe. Pour fournir des services bancaires similaires en Europe, la firme devra avant tout obtenir des licenses. L’obtention de telles licences prend du temps. Nous pensons que le service sera disponible dans un premier temps exclusivement aux utilisateurs de Google Pay aux USA (résidents américains). Mais n’oublions pas cependant que Google est en partenariat avec la banque Citigroup. Cette banque est présente en Europe via plusieurs filiales, dont notamment en France (via sa filiale : Citigroupe Europe Plc). Citigroup devrait être en mesure de fournir des services bancaires aux utilisateurs de Google Pay en Europe une fois les autorisations obtenues. Mais quand, cela reste la grande question !
Facebook était déjà à l’offensive avec sa cryptocurrencie : “Libra”, et depuis le début novembre 2019 avec son application Facebook Pay, qui permet à ces utilisateurs de payer des achats personnels sur Facebook et Instagram, d’envoyer de l’argent à d’autres utilisateurs ou bien encore de collecter des fonds. Apple n’est pas en reste avec son service Apple Card : un compte bancaire associé à une carte bancaire, ainsi que des services bancaires digitaux. De son côté, Apple est partenaire avec l’institution financière Goldman Sachs.
La business model de Google repose avant tout sur les données (recherche en ligne, stockage des données personnelles). Dans ces conditions, la commercialisation de services bancaires l’intéresse fortement, car ça sera un moyen pour la firme de collecter, en toute légalité, des données financières personnelles : revenus des utilisateurs, habitudes de consommation, ainsi que de nombreuses données personnelles. On est en droit de se demander ce que Google compte faire de toutes ces données. La direction de l’entreprise a assurée que l’entreprise ne revendrait pas les données financières personnelles de ses utilisateurs à des tiers.
Selon le porte-parole de Google, Google Cache (c’est le nom donné par Google à son projet de compte bancaire) devrait passer de nouveaux partenariats avec des organismes afin de proposer des services bancaires digitaux toujours plus innovants. L’objectif : proposer à ses utilisateurs des outils techniques afin de bien gérer le budget.
Facebook en fait les frais avec sa cryptocurrencie Libra. Toujours motivé pour lancer sa monnaie virtuelle, le réseau social fait face à une véritable levée de boucliers (de part et d’autre de l’atlantique). Google l’a compris, et il contourne le problème de la régulation bancaire en s’entourant de partenaires financiers stables.
Alphabet Inc, la société mère qui exploite Google, est principalement présente dans la recherche en ligne. Il est essentiel pour cette entreprise de se diversifier dans d’autres secteurs : la santé, la robotique, le cloud, l’ecommerce, l’énergie et la banque. Ce service répond à la volonté pour Alphabet Inc de diversfier ses sources de revenus. A terme, Google devrait également commercialiser des crédits à la consommation, et pourquoi pas intégrer l’offre de crédit dans ses autres projets : Google Shopping. Le potentiel est illimité !